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    Nouvelle longue interview de Patrick dans le dernier numéro du Vanity Fair Italia, avec de magnifiques photos. Et la traduction dans la suite de l’article

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    Je reviendrai : c’est une promesse

    Légende de la 2e photo : Un sacré séducteur. Patrick Dempsey, 54 ans, qui est devenu célèbre dans Grey's Anatomy, joue dans les séries télévisées Devils et La Vérité sur l’affaire Harry Quebert.

    Il aime tellement l'Europe qu'il en oublie qu'il est américain. Parmi ses passions, le ski, les voitures et notre pays : Patrick Dempsey nous parle de son amour pour l'Ombrie et pour l'entrepreneur qui est devenu son modèle.

    Patrick Dempsey est-il vraiment américain ? Cette question se pose parce que l'acteur américain, qui vit entre Malibu et le Maine, même quand il est en Amérique, a l'esprit en Europe, pour suivre les résultats des courses de ski à Cortina d'Ampezzo, le classement de la Formule 1 à Silverstone, ou pour essayer de deviner qui va gagner le Giro d'Italie ou le Tour de France. Ces derniers temps, il a également diversifié sa carrière d'acteur, en essayant de se consacrer à des rôles plus dramatiques. Et ce n'est pas tout : il a également présenté sa fondation pour aider les patients atteints de cancer. Patrick Dempsey est vraiment un personnage polyvalent. Et très passionné par l'Italie, où il prévoit de revenir dès que possible. Nous le rencontrons après le confinement.

    Comment avez-vous vécu la quarantaine ?
    J'étais avec ma famille : nous nous sommes relayés pour faire la vaisselle, la cuisine et nous occuper de la maison. Bien sûr, ce sentiment de liberté de pouvoir sortir sans avoir peur de l'infection me manque, mais mes pensées vont vers les moins fortunés qui ont maintenant besoin de tout notre soutien.

    Avez-vous suivi les informations concernant ce qui s'est passé en Italie pendant la pandémie ?
    Bien sûr, je suis toujours les informations sur l'Italie, aussi parce que je connais beaucoup de gens qui y vivent. Voir les rues vides de Rome et de Milan m'a brisé le cœur. Je suis heureux que nous puissions revenir lentement à la normalité, étape par étape.

    Par ailleurs, vous êtes également passionné par la mode, l'une des principales excellences italiennes.
    J'ai toujours aimé les entreprises familiales et la tradition qu'elles représentent. En Italie, j’ai rencontré Brunello Cucinelli et j'ai vu le merveilleux travail qu'il fait en Ombrie. J'y suis allé pour le rencontrer, lui et sa famille. J'aime l'artisanat : ma femme a une entreprise de coiffure et de maquillage pour laquelle nous travaillons ensemble. J'apprécie et je comprends le dur labeur de ces entreprises, je pense que nous devons vraiment soutenir ces réalités, perpétuer leurs valeurs. J'ai toujours aimé l'architecture aussi, je suis en train de restaurer ma maison dans le Maine et j'aimerais m'occuper d'autres projets de rénovation de vieux bâtiments. C'est aussi ce que j'aime dans ce que fait la famille Cucinelli dans l'ancien village de Solomeo avec l'école des arts et métiers. C’est un bel exemple pour moi. J'aimerais faire la même chose.

    Que pouvez-vous dire de Devils et de votre expérience sur un plateau de tournage en Italie ?
    Nous avons surtout tourné à Rome et beaucoup en extérieur en Lettonie. J'ai travaillé avec Alessandro (Borghi, ndlr), nous nous sommes trouvés immédiatement. Après la première rencontre avec lui, j'ai pensé : "Ce type est vraiment bien". Je me suis beaucoup amusé avec lui et tout le cast. En Italie, on travaille différemment qu'en Amérique. Et Dieu merci, les horaires sont meilleurs : pour Grey's Anatomy, c'était quinze ou seize heures par jour, alors que pour Devils, ce n'était que dix ou onze heures. Et puis, la langue. Pouvoir vivre à Rome a été une expérience formatrice, j'ai appris beaucoup de choses sur l'histoire, j'ai vu beaucoup d'œuvres d’art. C'est précisément sur la base de cette expérience, me retrouver au milieu de toutes ces reliques de l'Empire romain, que je peux porter un autre regard sur notre société actuelle.

    Combien de répliques étaient en italien et combien en anglais ?
    Il y a un épisode dans lequel on parle beaucoup en italien, mais la plus grande partie de la série est avec des acteurs de toutes les nationalités, pour représenter le monde entier. Toutes ces cultures différentes se mélangent. Et c’est basé sur le livre de Guido Maria Brera, une personne fantastique avec laquelle travailler.

    Vous avez une relation spéciale avec l'Italie, vous avez tourné quelques publicités dans le pays et vous êtes très célèbre. En êtes-vous conscient et comment l'expliquez-vous ?
    (rires) J'ai eu de la chance. Il y a eu beaucoup d'enthousiasme, je ne pouvais même pas sortir et me promener dans Rome. Je ne pouvais le faire que la nuit, dans le calme et la tranquillité.

    Parlons un peu de vous. Vous avez grandi dans une petite ville du Maine. Comment cela a-t-il affecté votre personnalité ?
    J'ai passé mon enfance dans une petite ville, une communauté rurale. À bien des égards, l'avenir se trouve dans le passé, dans le souvenir de ce qui était là avant. J'ai grandi à la campagne, libre de parcourir les bois. Bien sûr, à l'adolescence, j’ai voulu plus de stimulation, alors à 17 ans, je suis allé vivre à New York. Maintenant, j'ai hâte de revenir dans le Maine : j'y ai construit une maison et j’y passe une semaine par mois pour superviser la construction du Dempsey Center. Je me sens plus chez moi à la campagne qu'à la ville.

    J'ai lu des articles sur votre passion pour le ski.
    J'ai skié dans le Maine, le Vermont et le New Hampshire. Ingemar Stenmark était mon héros. Tout comme Alberto Tomba. Devenir un skieur de compétition était mon objectif.

    Autres sports favoris ?
    La course automobile, le cyclisme, la descente en ski et le football sont mes passions. Je ne comprends pas pourquoi, contrairement à l'Europe, personne en Amérique ne s'intéresse à ces sports. Heureusement, c’est possible maintenant de les regarder à la télévision aux États-Unis également et, pendant le week-end, je regarde toutes les courses de descente. Et je suis passionné de Formule 1, j'ai plus d'amis parmi les pilotes que parmi les acteurs ! Il y a quelque chose d'unique dans la camaraderie d'une équipe. C'est exactement ce que je voulais quand j'étais enfant.

    Au lieu de ça, vous êtes devenu acteur. Comment ça a commencé ?
    Par accident. Je suis tombé lors d'une course de slalom géant et je me suis très fait mal au dos. J'ai commencé à m'intéresser de plus en plus au métier d'acteur et, un jour, j'ai eu l'occasion d'aller à New York et de participer à un concours de talent. J'ai récolté l'argent du voyage grâce à l'aide des magasins de mon village. Je suis parti, j’ai gagné le concours et j'ai trouvé un agent. J'ai auditionné pour un spectacle à Broadway, j'ai obtenu le rôle et j'ai commencé à jouer.

    Vos parents ont-ils été heureux de tout ça ?
    Ils savaient que c'était une opportunité à laquelle je ne pouvais pas dire non. Maintenant, j'ai une fille de 18 ans et je ne peux pas imaginer ce que c'est que d'avoir un fils de 17 ans qui va tout seul à New York pour passer une audition.

    Vous avez commencé avec un rôle principal dans le film Can’t Buy Me Love quand vous étiez encore très jeune.
    Oui, Loverboy, Can’t Buy Me Love, des films pour adolescents sortis dans les années 80 : c'était la première phase de ma carrière. Et c'est drôle parce que maintenant, ils ont été redécouverts par toute une nouvelle génération. Des enfants de quatorze, quinze ans.

    Comment avez-vous fait face aux hauts et aux bas du début de votre carrière ?
    C’est un milieu cruel. Mais si vous voulez vraiment en faire partie, vous devez vous demander "Pourquoi ?” Si la réponse, c’est que vous voulez être célèbre, c'est la mauvaise raison. Mais si vous aimez jouer, être sur scène, alors faites-le, parce que dans ce métier, vous ne cessez pas d’avoir des refus : quel que soit le succès que vous obtenez, c'est subjectif. Surtout ici à Hollywood, c'est très dur. C'est pourquoi j'aime les courses, vous savez, que vous soyez rapide ou non, c'est démontré sur la piste. Et c'est pourquoi j'ai d'autres centres d’intérêt, d'autres choses à faire.

    Que signifie pour vous votre rôle dans Grey's Anatomy ?
    C'était un personnage très sympathique qui a fait de bons choix dans sa carrière. Quant à moi, il s’est passé cinq, six ans depuis la fin de ma participation, mais mon rôle est constamment redécouvert par le public. Je suis très reconnaissant envers cette série, elle a profondément changé ma vie, elle me permet de réaliser beaucoup de choses que je n'aurais pas pu faire autrement. Je pense que ça a été une longue période, 11 ans, 235 épisodes. J'ai entendu dire qu'ils tournent la dernière saison maintenant. Je suis fier d'y avoir participé. La force était dans l'ensemble des acteurs et, bien sûr, dans la musique et l'écriture, et il y avait quelque chose de magique dans le timing. Beaucoup de gens ont choisi la profession médicale grâce à cette série : cela vous montre le pouvoir de la télévision et ce qu'elle peut faire.

    Qu'est-ce qui vous a amené à revenir à la télévision avec la série La vérité sur l'affaire Harry Quebert de Jean-Jacques Annaud ?
    J'étais au Giro d'Italie. J'ai reçu un email à propos de ce projet, La Vérité sur l'affaire Harry Quebert. Dès que j'ai lu le nom du réalisateur, j'ai appelé mon agent et lui ai dit que je voulais le rencontrer. J'ai donc pris l'avion de Milan à Paris pour le rencontrer. J'ai toujours voulu travailler avec lui.

    C’est un grand réalisateur.
    Oui, un grand. Ça a été une des meilleures expériences de ma vie. On a tourné avec trois ou quatre caméras, une ou deux prises par scène, et on a eu la chance de beaucoup improviser. L'histoire, basée sur un livre, était complètement différente de ce que j'avais fait auparavant. Cela m'a permis de travailler à Montréal, avec un nouveau réalisateur, de faire une nouvelle expérience. La vie est faite de changements, comme on le sait. C'est effrayant de laisser tomber quelque chose qui vous fait vous sentir en sécurité, mais c'est lorsque vous vous aventurez dans l'inconnu que vous commencez à grandir.

    Dans cette série, il y a une certaine ambiguïté concernant le fait de savoir si le personnage que vous jouez est bon ou mauvais.
    Oui, et c'est quelque chose que j'aime. Je cherchais un rôle comme celui-là. Je voulais faire quelque chose de différent, pas une comédie romantique. Je voulais me tester, faire l’expérience d’un maquillage qui vieillit. C'est une des choses qui m'ont attiré. Et même dans Devils, il y a quelque chose de complètement différent de ce pour quoi je suis connu, c'est un personnage complètement différent.

    Parlant de faire quelque chose de différent, vous avez également joué dans Bridget Jones's Baby.
    Oh oui ! J’ai été tellement heureux que Renee (Zellweger, ndlr) ait remporté un Oscar cette année... Quelle incroyable aventure ! C'est merveilleux quand on voit des collègues qui ont survécu à des hauts et des bas et qui obtiennent enfin ce qu'ils méritent. J'ai la cinquantaine et je suis à Hollywood depuis 30 ans, et vous appréciez vraiment ce genre de parcours. J'ai travaillé avec Colin (Firth, ndlr) et Renée, mais aussi avec "l'ombre" de Hugh Grant : je l'ai rencontré par hasard sur un vol, j'avais peur, pour moi c'était une situation délicate, mais il a été très gentil, nous avons passé un bon moment ensemble.

    En tant que fan des deux premiers films, j'ai été surpris quand ils ont annoncé que vous en feriez partie : "Comment peuvent-ils remplacer Hugh Grant par Patrick Dempsey ? Comment osent-ils ?"
    Moi aussi ! Je me suis posé la même question.

    Ça a marché, vous jouez un personnage très différent.
    Oui, mais Hugh Grant est un acteur merveilleux. Il a travaillé sur divers projets de théâtre au-delà de ses comédies romantiques. En tant qu’acteur, on s'ennuie à jouer le même genre encore et encore. Et vous espérez que vos fans l'accepteront quand vous changerez.

    Maintenant, vous avez commencé à produire aussi. Votre film The Art of Racing in the Rain est sorti l'année dernière. Allez-vous faire autre chose à l'avenir ?
    J'ai également réalisé un documentaire sur le pilote américain Hurley Haywood et travaillé comme producteur sur Harry Quebert. Et, récemment, j'ai vendu à CBS une nouvelle série intitulée Ways & Means, dans laquelle je joue un républicain qui doit travailler avec une jeune démocrate à Washington. J'aime réunir la bonne équipe. J'ai appris à le faire grâce à mon expérience de la course automobile.

    Vous êtes très occupé avec votre fondation contre le cancer. Selon vous, quel est le meilleur moyen de faire progresser la recherche ?
    C'est ce que je fais de plus important, ce qui me donne le plus de satisfaction. Dès qu'une personne apprend qu’elle est malade, le type de soins que nous lui apportons gratuitement, c’est vraiment ma mission. Ils en ont besoin. On fait de l'acupuncture, du Reiki, des services sociaux, des groupes de soutien, on essaie de personnaliser les soins. On demande : "Comment peut-on améliorer votre vie ?". C'est vraiment la chose la plus gratifiante pour moi et je n'aurais pas pu le faire sans le succès de Grey's Anatomy.

    Chaque année, vous organisez également la course cycliste du Dempsey Challenge.
    C'est un excellent moyen de maintenir les gens actifs. Ce n'est pas une course, c'est une célébration de la vie. Nous faisons une course et une marche, de 10 à 100 miles. Nous avons maintenant deux sites, l'un près de l'endroit où j'ai grandi et l'autre près de South Portland. Le Maine est un État immense, et certaines personnes n'ont même pas assez d'argent pour faire démarrer leur voiture et se rendre à l'hôpital le plus proche. On travaille là-dessus : avoir une autre installation dans le centre de l'État, plus facile d'accès pour certaines personnes.

    Vous avez été en tête de la liste des "hommes les plus sexy du monde" de People. Comment prendre un tel compliment ?
    Pas très sérieusement. Je pense que c'est bien d'attirer ce genre d'attention, et c'est important pour le marketing.

    Vous avez plus de 50 ans et vous êtes en pleine forme.
    J'y travaille. Je surveille mon alimentation, je ne bois pas, je fais de l'exercice, je fais du vélo, je m'entraîne, je cours. Et je dois travailler plus dur en vieillissant, mais il ne faut pas renoncer. Mes enfants sont de grands sportifs et nous sommes une famille très compétitive, ce qui est amusant. Les enfants adorent le ski et ils sont super rapides, je n'arrive plus à les suivre.

    Vous conduisez toujours votre Porsche de 1963, que vous avez achetée avec votre premier cachet d'acteur ?
    Oh, oui. J'ai toujours cette voiture et quelques autres voitures de collection. J'en ai une des années 60 et une des années 80. Je les adore. Elles me procurent une grande joie. J'ai même participé quatre fois au Mans. J'ai terminé deuxième en tant que pilote en 2015 et nous avons gagné en équipe en 2019. Le Mans est un endroit spécial pour moi.

    Je lis que vous faites de la méditation.
    J'essaie d’en faire tous les jours et de travailler sur la pleine conscience. C’est exigeant, surtout dans le monde dans lequel on vit aujourd'hui. Il y a tellement de colère, de frustration et de peur. Et c’est très facile de tomber dans ce piège. Certains jours, vous parvenez à rester centré, d'autres non. Il faut voir les choses dans leur ensemble, être capable de suivre le courant, sans résistance. Trouvez l'amour, pas la colère.


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