• Bridget Jones vue du Japon

    A l’occasion d’une interview de Patrick, Japan Times s’est livré à une réflexion sur l’héroïne du film.

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    C'est un fantasme que beaucoup de femmes aiment avoir parfois : on peut être un peu plus âgée, un peu débraillée, pas vraiment en forme, mais on peut toujours avoir l'homme de ses rêves.

    Bridget Jones's Baby, la troisième tranche tant attendue de la très populaire série Bridget Jones, est arrivée au Japon et c’est comme une gigantesque boule d’ouate apparemment faite uniquement pour les femmes par une équipe composée presque exclusivement de femmes, parmi lesquelles la réalisatrice Sharon Maguire et les scénaristes Helen Fielding (également l'auteur des romans d'origine) et Emma Thompson.

    La voilà à nouveau, l'héroïne adorablement imparfaite définie principalement par des mauvais choix amoureux et de véritables bourdes. Bridget (interprétée par une exubérante Renee Zellweger) a maintenant 43 ans et elle est la brillante productrice d’une émission d’informations à Londres. Elle a finalement réussi sa vie et le fléau de sa vie amoureuse, Daniel (Hugh Grant), est complètement en dehors du coup. Mais il en est de même de l'avocat spécialisé dans les droits de l'homme, Mark (Colin Firth), qu'elle a quasiment épousé mais qu’elle n'a pas épousé.

    Puis, en l'espace d'une semaine, elle rencontre Mark par hasard, couche avec lui et elle a une longue aventure d’un soir ("Six heures !") avec un informaticien américain et milliardaire prénommé Jack (Patrick Dempsey). Le test de grossesse (la véritable boule de cristal dans la vie de Bridget) est positif et la gynécologue (Emma Thompson) l'informe que les deux hommes ont une chance de 50% d'être le père. C'est alors que le vrai fantasme se met en marche : ces deux hommes idéaux déclarent leur amour immortel et leur soutien, et insistent pour être le père.

    "Je pense que cette nouvelle Bridget Jones va paraitre nouvelle et différente aux téléspectateurs. Ce n'est pas une comédie romantique traditionnelle et elle n'a pas de rôles traditionnels pour les hommes et les femmes", explique Dempsey dans une interview lors d'une visite promotionnelle à Tokyo. "Alors que tout le monde a l'habitude de voir deux hommes se battre pour une femme, c’est assez rare de voir les deux hommes commencer à communiquer entre eux et essayer de trouver un scénario qui fonctionnerait pour tout le monde."

    Lorsqu'on lui a offert le rôle de Jack, Dempsey n'avait jamais vu un film de Bridget Jones ("Je crois que j'en avais vu un dans un avion"), mais il a été intrigué par le rôle quand il a lu le scénario. "Je fais des comédies romantiques depuis longtemps, mais ça m’a paru être l'occasion de faire quelque chose de différent", explique-t-il, ajoutant que les comédies romantiques évoluent vraiment. "Pour les acteurs, il y a plus de rôles dans ces films-là qui ne soient pas un recyclage des mêmes vieux trucs. En ce sens, je pense que les comédies romantiques et les histoires d'amour sont peut-être plus progressistes que les films de super-héros et les films d'action."

    Malgré son optimisme, il est difficile d'imaginer que le spectateur masculin moyen (particulièrement le mâle Japonais) aille voir Bridget Jones’s Baby. Ce n'est pas un film à voir en couple mais plutôt tout le contraire et obliger votre moitié à vous accompagner pourrait finir en légère dispute, sinon pire. Les jeunes de n'importe quel sexe pourraient aussi être rebutés. Ma nièce de 20 ans a regardé le trailer et dit d'une voix ruisselante de dégoût : "Est-ce que c’est ce que les femmes veulent quand elles vieillissent ?"

    La discrimination fondée sur l'âge est une chose très importante au Japon, et les jeunes adultes sont souvent les plus grands fautifs. Les escapades ridicules de Bridget Jones étaient adorables quand elle avait la trentaine (dans le tout premier film, elle avait 32 ans), mais retomber dans les mêmes travers à 43 ans s’avérerait sûrement beaucoup plus dur. "Mais c'est vraiment le sujet de ce film", souligne Dempsey. "Que les personnes plus âgées, autant les hommes que les femmes, peuvent bâtir de nouvelles relations ou commencer de nouvelles familles et avoir beaucoup de plaisir à le faire." Mais est-ce que c’est ce que les femmes veulent ? "Je pense que ce qui importe davantage, c'est qu'elles ont la possibilité de continuer à se poser cette question", dit-il.

    Bien que cela semble admirablement politiquement correct - et il faut noter ici que Dempsey s'est déclaré fortement contre Trump à cause de la "misogynie vraiment offensante" du politicien - on ne peut nier que Bridget Jones, en dépit de la comédie burlesque et des faux pas, vit un rêve. Au Japon, être une femme célibataire à 43 ans signifie souvent regarder une vieillesse sans partenaire tout en s’occupant de parents vieillissants. Le genre d’époque glorieuse que Bridget connait dans le film est un monde fantasmatique, délicat, délicieux et un répit moelleux par rapport au quotidien et à l'anxiété.

    N’empêche, imaginez un monde où une femme n’est plus soumise aux régimes constants et à la nécessité d’être à son avantage, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Imaginez la vivre sa vie en paix, tout en étant aimée par deux magnifiques hommes qui feront toujours des réservations au restaurant et gareront la voiture. Imaginez. OK, ce n’est peut-être pas parfaitement politiquement correct, mais le monde serait meilleur. source


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